Traduit parce que je suis sympa :
« Lablatinière offrirait-il du bonheur à la Ligue 1 ? »
> Jusqu'à récemment, la belle ville d'Angers était avant tout connue pour son histoire (la dynastie Plantagenet) et sa renommée de centre culturel européen.
Toutefois, suite à sa montée en L1 lors de la saison précédente, le club local, le Stade Lavallois
(lol c'était une blague, ils ont bien mis "SCO Angers" dans l'article), a de nouveau émergé à la lumière des projecteurs.
Le club est fier de son histoire. La légende du Réal Madrid et de l'équipe de France, Raymond Kopa, a débuté sa carrière professionnelle au Stade Jean-Bouin (ce qui demeure l'une des plus grandes prétentions de ce dernier). Ce dernier vit toujours dans le coin, et se rend parfois au stade.
Angers a réalisé ce mois d'août un départ canon dans l'élite française - actuellement troisième après trois matches, deux victoires et un nul, dont un contre le rival ligérien Nantes.
Les Angevins ont notamment étrillé leur anciens colocateurs de L2, le Gazélec Ajaccio, en Corse, samedi dernier, par deux buts à zéro, dans un stade où ils auraient apprécié ne serait-ce qu'un match nul la saison passé.
Alors, quel est le secret d'Angers ? Comment ont-ils pu réussir ce changement de division tout en douceur ?
La réponse se niche dans la politique de recrutement du club, exemplaire, qui pourrait bien servir de mètre-étalon aux futurs promus en Ligue 1 à l'avenir.
Les récents succès du club reposent dans une structure qui a été mise en place sur le long terme, et qui existait avant même que le club ne rêve de promotion en première division.
Loin d'être la personnalité du football français la plus connue, Axel Lablatinière est un homme à qui les supporters angevins doivent une grande gratitude.
L'ancien journaliste et agent de joueur à succès, est le maitre-d'œuvre du recrutement du club, et son aptitude à repérer de futurs talents, fait de lui l'un des tous meilleurs recruteurs de France.
Lablatinière confie observer environ 200 matchs par saison, et aux côtés du coach Moulin, du président Chabane, et du manager général Pickeu, il a ainsi grandement aidé le club à développer la cellule de recrutement la plus efficace en terme d'efficience (résultat vis-à-vis de l'investissement) du pays.
Pour ce qui est des jeunes, Lablatinière cible les talents des clubs de la région, puis cherche à les développer
(note : je ne sais pas si c'est activement -il les encourage- ou passivement -il les bonifie via le centre de formation du SCO-) avec l'intention de les intégrer dans l'équipe première, à terme.
Au niveau des joueurs déjà professionnels, "l'éclaireur" angevin se projette plus loin, se déplaçant pour observer des clubs professionnels et semi-professionnels dans tout l'hexagone.
> Ce système intelligent a permis la saison dernière à Angers, alors 7ème budget de Ligue 2 avec 10,2 M EUR, de réaliser un championnat fructueux.
Lors de la saison passée, c'est grâce à des individualités dévoilant leur talent qu'Angers est sorti du lot. Le spectaculaire milieu offensif Sofiane Boufal par exemple, qui a depuis été transféré à Lille. Boufal, devenu l'un des jeunes joueurs les plus suivis de Ligue 1, a été formé à "l'académie" angevine.
Le gardien Ludovic Butelle (toujours titulaire cette saison), signé libre pour remplacer le vétéran Grégory Malicki, fut nominé comme étant l'un des trois meilleurs gardiens de Ligue 2 de la saison.
L'imposant arrière centre Romain Thomas, excellent lors du match nul sus-cité face au FC Nantes, fut un joueur constant et performant toute la saison passée.
Le géant Breton fut repéré par des "éclaireurs" régionaux, sous la direction de Lablatinière, alors qu'il jouait pour Carquefou en National. Il a depuis joué plus de 70 matchs sous le maillot noir et blanc.
Plus haut sur le terrain, l'ailier gauche Razza Camara s'est révélé au club, suite à son transfert de Sochaux l'année précédente. L'ancien Rennais a ainsi été recruté libre, et il fut l'un des joueurs les plus brillants lors de l'année de la montée, malmenant les défenses par sa vitesse.
Dans un jour riche en émotion et déjà inscrit dans l'histoire du club, Camara a marqué le premier but d'Angers cette saison lors de leur victoire surprise contre Montpellier, d'un coup de putter du gauche dont il a le secret.
Une autre recrue sensationnelle de la saison passée, est le nouvel avant-centre de Bristol City, Jonathan Kodjia.
Le franco-ivoirien ne parvenant pas à s'imposer dans l'effectif du Stade de Reims, ces derniers douchant ses espoirs de devenir titulaire en L1, rejoint alors Angers dans la division inférieure pour se relancer. Une nouvelle fois, son arrivée dans l'équipe de Stéphane Moulin est à mettre au crédit de l'équipe de recrutement de Lablatinière. L'attaquant né à Paris inscrira 15 buts vitaux au cours de la saison, faisant l'unanimité auprès des supporters à Jean-Bouin.
Tout comme Butelle, Kodjia fut nominé aux trophées UNFP, mais lui fut de plus couronné, en tant que meilleur joueur de Ligue 2 de la saison, avant de rejoindre le Championship (D2 anglaise) pour environ 2,4 M GBP.
> Suite au succès que fut le recrutement de la saison passée, il n'est pas surprenant qu'Angers se soit totalement investi dans son recrutement dès l'ouverture du mercato en juin.
18ème budget de Ligue 1 (environ 24 M EUR) et près de 20 fois inférieur au budget (déclaré) du Paris SG, le budget angevin pour cet exercice demeure toutefois amplement supérieur à son budget pour la saison passée en Ligue 2.
Moulin peut compter sur quatorze nouveaux joueurs dans son équipe, venus de la France et de quatre championnats étrangers. Le gain de pouvoir financier a permis à Angers de réseauter au delà des frontières françaises.
Pour le moment, les recrues les plus influentes d'Angers semblent être les joueurs en provenance de Ligue 2. Cela marque une importante évolution dans la politique de recrutement du club
(sous-entendu, avant on ne prenait les joueurs de L2 que s'ils étaient libres) et démontre la montée en puissance du club angevin.
Au lieu de faire signer, cas classique, des cruellement-nommés "rejets" de clubs de Ligue 1, les hommes de Moulin ont eu l'intelligence de recruter les meilleurs joueurs des divisions inférieures - notamment en provenance de clubs qui jouaient également la montée l'an passé.
Cheikh Ndoye en est le meilleur exemple. Ndoye était la star de Créteil l'an passé, ainsi que les deux années précédentes. Le gigantesque sénégalais, officiellement milieu de terrain, endosse officieusement les rôles d'avant-centre et arrière-centre au cours du match, et est déjà considéré comme une révélation, inscrivant deux buts et étant nommé capitaine. Ndoye a signé gratuitement au club (fin de contrat).
Une autre signature intelligente suivant la même logique, est celle de l'ancien défenseur brestois, l'international ivoirien Ismaël Traoré, qui constitue avec son homologue Romain Thomas, une très bonne charnière centrale.
Le club a aussi signé l'ancien jeune d'Arsenal, Gilles Sunu, en provenance du relégué Evian, démontrant que malgré la politique précédemment décrite de recrutement du club, Lablatinière peut également fonctionner de manière plus traditionnelle.
Le chef de la cellule de recrutement a engagé l'ancien joueur de Sochaux, Allan Petitjean, pour superviser des joueurs dans le sud et l'est du pays, tandis que l'ancien défenseur des Chamois Niortais, Philippe Leclerc, remplit le même rôle au centre et à l'ouest du pays
(sans doute hors de la région).
C'est ainsi que le club a pu pister des joueurs dans des divisions inférieures de France, et a ainsi recruté cet été trois joueurs en provenance de clubs évoluant en dessous de la deuxième division.
Le milieu de 24 ans, Mathias Serin, arrivée surprise en provenance de Romorantin en CFA, devrait apporter une touche de vitesse et de technique au club.
L'avant-centre de 24 ans Slimane Sissoko, qu'il faudra sans doute surveiller de près, est arrivée à Angers en provenance de Luçon, National, Lablatinière voyant en lui un potentiel très bon joueur. Interviewé par Le Parisien, il expliquait que Sissoko avait "le potentiel pour jouer au plus haut niveau", et qu'il était doté d'une excellente vitesse et vision du jeu. Le rapide attaquant a permis à Sunu de marquer un but contre Montpellier. Sissoko pourrait bien être une grosse surprise.
Depuis ces dernières années, Angers semble donc exceller à tirer le maximum des informations à leur disposition, grâce à la présence de connaisseurs en qualité d'éclaireurs qui sondent le territoire en quête de talents - on attend maintenant de voir ce que donneront les recrues en provenance de l'étranger.
Un point notable, est que Lablatinière semble systématiquement cibler des joueurs ayant soit été formés dans des centres reconnus en France et dont le talent n'a pas encore éclot, soit des joueurs pétris de talents que les observateurs des centres de formations de clubs pros n'ont pas déniché.
Cela pourrait en surprendre certains d'apprendre que des joueurs de haut-vol comme Mathieu Valbuena, Riyad Mahrez et N'golo Kanté jouaient dans des clubs amateurs en France, quand ils avaient un peu plus de vingt ans, et qu'il leur a chacun fallu plus d'une centaine de matchs en amateur avant d'attirer l'attention des recruteurs de clubs professionnels.
Le marché des "oubliés" est accessible pour des clubs comme Angers, et c'est en piochant intelligemment sur ce marché qu'Angers a pu constituer une équipe qui pourrait surprendre tout au long de cette saison.
- Relu et corrigé le 28 août.