Passeur décisif contre Nantes aujourd'hui,il revient bien ,Génesio lui accorde plus de confiance
un article intérréssant sur lui
https://www.onzemondial.com/ligue-1/202 ... nce-465021,je fais un collé,un peu long
Flavien, il parait que le football et toi la première fois, ça n’a pas du tout marché. Tu nous racontes ?
J’ai fait un aller-retour, je suis rentré en pleurant de l’entraînement à 5 ans, à Fontenay-le-Fleury. Ça n’avait pas trop marché, je ne sais pas pourquoi. J’ai mis un an à revenir. Je jouais tout le temps chez moi avec mes frères, on habitait des HLM où on avait plein de potes, on se rassemblait. Au final j’aimais ça, c’était juste d’aller à l’entrainement, ce cadre, les consignes, que je n’ai peut-être pas aimé. Après ça s’est fait tout seul.
Tu rentres en centre de préformation à Castelmaurou lorsque tes parents déménagent dans le Sud. Comment se passe l’entrée dans le monde de la compétition ?
Je fais une super première année, avec ma formation on joue contre d’autres pôles, et ça attire des clubs. En deuxième année, c’était beaucoup moins bien car on a été rattrapés physiquement, on ne faisait plus la différence. On jouait toujours contre des plus costauds que nous. Collectivement on n’y arrivait pas non plus, on a aussi changé de directeur. Mine de rien tu perds un peu tes repères. Mais c’était super enrichissant, je n’en garde que des bons souvenirs. Le « préfo », c’est là où on commence à entendre le mot « professionnel » mais tu ne sais pas ce que c’est, les exigences qu’il y a derrière pour faire ce métier. On te forme à être un sportif de haut niveau.
Il y a ensuite la déception de ne pas signer pro, puisque deux clubs étaient sur toi, Nantes et Saint-Etienne. Comment accueilles-tu la nouvelle ?
Après la première année, les deux étaient intéressés. Nantes descend en Ligue 2, et c’est donc devenu plus compliqué. Saint-Etienne je n’ai pas trop compris. J’ai fait un tournoi avec eux, ils ont laissé trainer le truc, et n’ont pas donné suite.
Tu arrives ensuite à Rodez, dans quel état d’esprit ?
Je n’étais peut-être pas au fond du trou, mais déçu. T’as des potes partis et toi tu n’es pas parti. Mais Rodez était le bon compromis car il y avait des structures, ils étaient en National, avaient des 17 ans et 18 ans nationaux, de quoi prendre du plaisir. Rodez reste spécial dans mon coeur car c’est vraiment là où je me suis relancé. J’y ai rencontré Laurent Bessière et Franco Vignola, qui ont été importants.
C’est important d’avoir des personnes qui croient en toi ?
Oui, mais il n’y avait pas qu’eux qui croyaient en moi, il y avait aussi mes potes qui voulaient que je sois un leader sur le terrain. Ils sentaient que je devais emmener l’équipe sur le terrain et ça me donnait aussi beaucoup de confiance, et du plaisir. Ça a fait que je me suis éclaté sur le terrain et que ça a été ensuite.
Tu as besoin d’avoir des responsabilités sur le terrain ?Cédric Daury t’a donné ces responsabilités.
Oui, quand on te dit « je ne veux pas que tu partes », tu dis « ok coach ». C’est quelqu’un de spécial dans ma carrière, un top coach, humainement aussi. J’ai besoin qu’on me fasse confiance.
Plus qu’un joueur lambda ?
Peut-être, je suis comme ça. Peut-être que j’ai besoin qu’on me donne des responsabilités.
Angers vient alors te chercher, tu passes du National en Ligue 1. Et la première saison d’adaptation est loin d’être idéale…
Non, je découvre la Ligue 1, j’arrive dans une équipe qui avait bien marché la saison précédente, donc ça ne bougeait pas trop. Je fais quelques matchs (16 matchs, 2 buts, 2 passes décisives, ndlr), et en fin de saison je leur demande ce qu’ils attendent de moi. Je n’étais pas venu pour jouer 10 matchs dans la saison. Je sentais qu’ils m’aimaient bien mais qu’il manquait quelque chose pour eux. Ma démarche a été d’aller voir le coach pour savoir ce qu’il me manquait pour enchainer les matchs. Il m’a donné ses arguments : la répétition des efforts, l’impact physique. Je lui ai dit « ok coach, je vais travailler sur ça. » Je prolonge entre ma première et ma deuxième saison ce qui montre leur attachement pour moi. La deuxième saison je commence sur le banc, je fais une grosse entrée contre Metz, je suis titulaire contre Nice et je n’ai plus jamais bougé.
Tu as pris ta place finalement.
Oui, mais la deuxième saison c’était un peu à droite, un peu à gauche, puis au milieu. Ce n’est pas ce que je voulais non plus. Je manquais un peu de repères, je n’étais pas encore assez décisif pour l’équipe.
On y revient : une place, un poste… Un statut finalement.
Oui. En fin de deuxième saison il me met à gauche et je n’en bouge plus, j’explose et je reste dans la continuité sur ma troisième saison. On me disait « tente des choses, dribble, vas y ».
C’est plutôt paradoxal car quand on parle de toi, on ne dit pas que tu dois jouer à gauche…
(Sourire) Oui, on dit que je dois jouer dans l’axe. J’ai fait un peu tous les postes dans ma carrière. A Angers j’ai encore pris une autre dimension au niveau physique. J’arrivais à passer le corps, je faisais souvent la différence sur mes premiers contrôles. Angers c’était une équipe physique, il y avait un vestiaire tellement sain. Je me sentais chez ma famille, je le dis sincèrement. C’est un vestiaire où tu chiales quand tu pars, des mecs ont pleuré, c’est pour te dire l’attachement qu’il y a entre nous. C’est pour ça, Angers quand tu les vois jouer, c’est fort. Et quand t’es moins bien, ça reste pareil. Quand tout le monde nous voyait plonger on revenait car on n’a pas changé notre manière de faire.
Et ici à Rennes, comment est le vestiaire ? As-tu retrouvé ça ?
Il est top ! Il y a des mecs d’expérience qui ont de la bouteille comme Damien Da Silva, Romain Salin, Steven Nzonzi, Jonas Martin ou Hamari Traoré, et de l’insouciance avec les jeunes. Moi je suis entre les deux (rires). J’ai des matchs en Ligue 1, et je sais ce qu’il faut faire pour sortir d’une mauvaise période.
L’annonce du départ de Stéphane Moulin a forcément dû te faire quelque chose.
Oui, je lui ai envoyé un message. J’étais un peu triste de le voir partir, il a fait de grandes choses au club. Tu parles d’Angers, tu parles de Moulin.
Je préfère être un leader technique qu’un leader par la tchatche. J’ai toujours essayé d’emmener mon équipe avec mes qualités et ça a souvent marché.