<<Football : L'opération maintien touche à sa fin>> vendredi 13 mai 2005 Ligue 2 : Angers Sco - Brest, ce soir (20 h), à Jean-Bouin
Vainqueurs au match aller (1-0), les Brestois avaient tout de même souffert pour l'emporter. À l'image de ce duel entre Bourgis et Djellabi.Béatrice Le Grand Angers Sco n'a pas vraiment le choix, ce soir. Lui qui n'est plus maître de son destin doit battre le Stade brestois sous peine de se rapprocher encore un peu plus du championnat National. Et doit aussi faire sans son entraîneur, Noël Tosi, alité pour des problèmes d'hypertension. A Brest, on estime que le championnat n'est pas terminé. Tenus en échec par Troyes lundi (1-1), les Brestois se voient contraints de remiser leur projet de montée à une prochaine saison. Pour autant, loin d'eux l'envie de terminer le championnat en roue libre :
« Nous avons une place de quatrième à défendre. Mais dans la mesure où le Sco jouera contre nous l'une de ses dernières chances de maintien, il faut s'attendre à un match âpre », prévient Albert Rust. Bien que symbolique, cette place suffirait à consoler les Brestois pour ce galop d'essai en Ligue 2. Elle constituerait en tout cas une belle récompense pour une
« saison exceptionnelle » estime Olivier Guégan, le capitaine finistérien et ancien Angevin, qui ajoute :
« C'est vrai que ce sera un match particulier pour moi, mais ça s'arrêtera là. Car sur le terrain, il n'y aura pas de sentiment » Sur les bords de Maine, on a laissé les calculs savants dans un tiroir, pour se concentrer au maximum sur la réalité du terrain. On adopte la méthode Coué : je gagne, tu gagnes, il gagne, nous gagnons... Pour contrer l'usure physique et psychologique des joueurs, Stéphane Caristan et Jean-Pascal Beaufreton ont raccourci les séances d'entraînement cette semaine, les ont basées sur la qualité des intentions, le jeu, la conservation du ballon.
« Quand on est mentalement présent, on peut soulever des montagnes. Mais des efforts qui ne sont pas récompensés, c'est forcément difficile à admettre. » Stéphane Caristan fait allusion aux deux derniers matches, contre Le Havre (défaite 2-0) et Grenoble (0-0). Cette semaine, Noël Tosi n'a pas foulé les terrains de la Baumette, n'était pas avec ses joueurs. Pierre Leroy, le médecin du club, l'a obligé à rester couché, chez lui, à cause d'une hypertension qui lui avait déjà valu un malaise, mi-avril. Beaufreton l'a suppléé et ce sera de nouveau le cas, ce soir, sur le banc de touche.
« On essaie de faire au mieux, dit ve dernier. On veut obtenir le maximum de chacun des joueurs. Dans notre situation, on n'a pas le choix. » Et lui d'ajouter :
« Le plus grand danger du Sco, aujourd'hui, c'est le Sco lui-même. » C'est tellement vrai. Noël Tosi a beau ne pas être là, quelques-unes de ses phrases raisonnent dans les couloirs, comme celle-là, au soir du match nul décroché à Grenoble :
« Contrairement à l'an passé, nous ne sommes plus maîtres de notre destin. » Ou celle-ci, prononcée à la veille de la réception du Havre :
« Nous sommes au bord du gouffre, le couteau sous la gorge, et un glissement de terrain commence sous nos pieds. » C'est une autre vérité. Car la situation n'a pas évolué depuis et, pire, Créteil, Clermont, Reims et Le Havre, les adversaires directs du club pour le maintien, restent tous sur une victoire. Le Sco a donc le couteau sous la gorge... Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ? Mathieu COUREAUet François LE DIFFON.