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mardi 31 mai 2005 Le Sco devait décoller mais il s'est égaré 
Avec simplement 8 victoires, donc 6 à domicile, les Angevins ont plus souvent été sur la défensive que le contraire. Surtout lors du sprint final, où avant la victoire face à Brest, ils sont restés sur une série de 7 matches sans victoire. En médaillon : Noël Tosi.Georges Mesnager. Après s'être maintenu l'an passé lors de la dernière journée, le club angevin aurait du vivre une seconde saison en Ligue 2 beaucoup plus sereine. Il n'en a rien été. Coincé dans le bas de tableau durant tout l'exercice, le Sco a craqué en fin de parcours. Il devait décoller et il s'est égaré. Le couperet est tombé, les Angevins évolueront donc l'an prochain en National. 19e du classement, avec 38 points, 8 victoires, 14 nuls, 16 défaites. 32 buts marqués, 44 encaissés. Derrière ces chiffres secs, se cache aussi la misère d'une saison galère. A tous points de vue puisque le Sco est donc relégué alors qu'il espérait se stabiliser pour cette seconde année en Ligue 2. C'est l'échec annoncé d'un club trop dispersé. Un club où les multiples conflits en tous genres sont venus plomber la sérénité d'un groupe qui n'avait déjà que peu d'identité. Moins de mental, peu d'efficacité Arrivé fin août pour son second remplacement, Noël Tosi a, au moins, la franchise d'assurer ce sacré raté. L'entraîneur angevin, en butte à bien des pressions au point de n'avoir pas terminé la saison (arrêt maladie), évite les circonvolutions. « Je suis parti en juin dernier car je ne pouvais pas faire le recrutement. J'aurais peut-être dû rester tout de même. Car ensuite, je suis revenu jouer les pompiers de service alors que plusieurs éléments du groupe ne me convenaient pas psychologiquement. Mais l'on peut dire aussi que je ne leur convenais pas. C'est un premier point. Le second, il y a eu effectivement des conflits au sein du staff technique. En novembre, le président m'a proposé de le changer. Je n'ai pas voulu. Et ce fut une erreur. » Ambiance donc, avec les dégâts collatéraux que cela suppose. « Ensuite, même si les joueurs étaient bons, je ne dis pas le contraire, cette équipe était plus forte techniquement que sa devancière mais moins armée mentalement. Or, en L2, pour avoir une formation bien assise, c'est peut-être 30 % par le jeu, mais surtout 70 par les duels. Cet engagement, nous ne l'avions pas assez, comme nous n'avions pas non plus d'efficacité offensive. » ajoute Noël Tosi qui n'entend pas engendrer de conflits, qui ne souhaite pas non plus générer de règlements de compte. « Nous avons eu une période de stabilité....» se contente-t-il de soupirer (6 rencontres sans défaite de la réception de Guingamp au nul à Reims). Et puis plus grand-chose après. « Ici, c'est vraiment spécial... » avouait Gourvennec, le 15 avril, après la défaite à Gueugnon, sans vouloir en dire plus. Spécial, le terme est savoureux. Car mis à part son succès face à l'OM en coupe de France, Angers n'a jamais fait dans la régularité. A tous points de vue. « Moi aussi, je n'ai pas été très bon. » reconnaît encore Noël Tosi. « Mais j'étais touché, j'étais moins euphorique. Je ne suis pas malade d'aujourd'hui. En plus, la mentalité des joueurs a beaucoup changé. Il me faudra sans doute modifier ma façon de gérer. » Et concernant ses déclarations remises en cause par son président, il conclut. « Elles étaient faites pour masquer la misère. » Ce n'est donc pas un hasard si le club angevin est toujours resté sous la barre de la quinzième place. Le club qui, à la trêve de Noël, voulait se stabiliser à ce niveau et se crédibiliser a raté ses cibles. Complètement. Jean-François CHARRIER. ------------------------------------------------------------------------------------------------ Tout ça pour ça A Angers, l'avenir ressemble curieusement au passé. Le club avance parfois d'un pas. Puis recule de deux. L'actuel président du club angevin, Patrick Norbert, qui est pourtant le même depuis deux saisons (fait presque exceptionnel sur les bords de Maine) est arrivé lors de la montée en L2. Or, le Sco est maintenant redescendu en National. Cinq entraîneurs en deux ans, deux managers, une pléthore de joueurs qui arrivent qui repartent (39 utilisés cette saison), des relations très variables (c'est un euphémisme) avec les supporters, les bénévoles, certains joueurs, les sponsors et plus récemment avec le staff technique sans même parler des médias. Voilà pour la gestion globale du président du Sco. Même s'il apprend rapidement, il n'a pas su écouter, déléguer et même s'entourer. Il s'est donc fourvoyé à vouloir tout contrôler. Il n'a supporté ni la contradiction, ni la critique. Car... Qui a viré, comme un malpropre, à la veille de la reprise du championnat, le principal architecte de la montée en L2, Éric Guérit ? Qui a nommé manager général du club une connaissance soit-disant de plusieurs années qui lui avait été, en fait, présenté quelques semaines auparavant (Patrick Glanz) ? Qui a licencié ce dernier quelques mois après ? Qui a fait venir en catastrophe Jacky Bonnevay comme entraîneur en août 2003 pour lui retirer sa charge, après des semaines de bisbilles et de climat vicié, en janvier 2004 ? Qui a fait venir Noël Tosi pour s'en séparer en juin dernier, en le remplaçant par Roberto Morinini qui, à peine arrivé, était déjà sur la sellette dès juillet ? Qui a imposé son ami Mickaël Hanouna comme nouveau manager à l'intersaison dernière alors que celui-ci faisait déjà l'unanimité contre lui aussi bien au sein du club qu'auprès de toutes les institutions locales ? Pour évidemment le débarquer peu de temps après. Qui a effectué, en solitaire, la grande majorité d'un recrutement estival peu réussi ? Qui a déstabilisé Noël Tosi, fin janvier, en proposant son poste à Jean-Marc Nobilo qui, loyalement, l'a refusé ? Qui a nié, très offusqué, cette démarche ? Qui a sans cesse remis en cause les compétences de son entourage direct et même de l'encadrement médical au point de provoquer la démission d'un médecin bénévole écoeuré ? Qui a grignoté, depuis le match contre Reims, les prérogatives de l'équipe technique en exigeant un changement de schéma tactique et les titularisations de plusieurs éléments tout en bordurant, sans raisons majeures, plusieurs autres ? Qui a fait pression sur tous les entraîneurs pour imposer un joueur ? Qui s'est mis à dos pas mal de sponsors, qui posaient des questions critiques lors du raoût de fin de match après la défaite contre Le Havre, en posant le micro et en tournant le dos ? Qui, enfin, est l'auteur de dérapages verbaux (puis écrits) à répétition à l'encontre des journalistes locaux, notamment en public voici un mois et demi à la fin d'un match de la réserve angevine ? Qui a aussi montré, une fois de plus, son sens aïgu du dialogue en provoquant le mardi 10 mai une conférence de presse qui n'était qu'un monologue anti-médias de 25 minutes et qui a quitté la pièce à peine le dernier mot énoncé devant une assistance médusée par le surréalisme de la situation ? Tout comme l'était, d'ailleurs, celle de la fin du match contre Brest... Alors oui, c'est vrai, il faut se les poser, ces questions. Et en ajouter une. Qui est responsable de quoi... à Angers Sco ? Jean-François CHARRIER. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Stassin : « Nous n'avons pas eu de ligne de conduite » Le dernier capitaine du Sco, arrivé en novembre, fait le point sur une saison qui lui a laissé un goût étrange. Confiant dans les possibilités de l'équipe cet hiver, il explique que le naufrage d'Angers vient surtout d'un environnement trop pollué. « C'est une énorme désillusion. Quand on voit la qualité des individualités qui étaient là, nous ne devions pas finir à cette place. » Stéphane Stassin, qui a été ému par la chaude réaction du public lorsqu'il est sorti du terrain contre Châteauroux, a toujours été un adepte du collectif. Et de la stabilité. « Le foot, c'est un groupe formé des dirigeants, des joueurs, des entraîneurs. Ici, il y a eu trop de bouleversements. C'est pour cela que la symbiose n'est pas arrivée. » «Pas idéal pour être forts et sereins» Le Belge n'en finit pas d'être déçu. « J'étais persuadé que nous allions nous en tirer. Même si nous n'étions pas toujours dans les meilleures conditions. » Explications de texte. « Tous les joueurs ont besoin de repères. De petites habitudes. Or il y a eu de trop nombreux changements. Sur le terrain d'abord. Ensuite, on ne savait pas trop qui décidait. Cela engendrait des doutes, des flottements. En fait, nous avons souffert d'un manque de ligne de conduite. Après le match contre Le Mans, tout est parti alors dans tous les sens. Cette rencontre nous a faits mal. Car nous avons été, ce jour-là, transparents alors que nous jouions notre peau, tout simplement. Là, cela m'a fait peur. Ensuite, il y a eu un second tournant. Le match contre Le Havre. On en attendait tous beaucoup. Et nous avons été battus » Stéphane Stassin avait, auparavant, poussé juste après le derby de l'Ouest un grand coup de gueule. Il tomba malheureusement à plat. « Cette saison, à Angers ; il y a eu trop de non-dits. Ce n'était pas l'idéal pour être forts et sereins. A cause de ce climat malsain, les joueurs ont eu la peur de mal faire. Ils ont manqué de confiance. » Le milieu de terrain ne lance la pierre à personne. Il constate simplement les dégâts. Sans accuser. Parfois gêné. Les difficiles relations entre le président et son entraîneur d'alors ont coupé l'élan d'un groupe déjà fragilisé. « J'avais dit au président que nous avions besoin de la présence de Noël Tosi qui nous a toujours protégés et qui savait nous gonfler à bloc. » Problèmes relationnels mais aussi problèmes tactiques. Stassin ne se défile pas. « Nous avons réussi nos meilleurs résultats en 3-5-2. Nous avons changé ensuite. Mais il est difficile et délicat de s'y adapter très rapidement... » Un soupir et il reprend. « En foot, il y a vraiment besoin de routine. » Du côté de la Baumette, effectivement, elle ne planait pas au-dessus des têtes. Des joueurs comme lui, car il ne fut pas le seul, ont bien tenté de provoquer le déclic. En vain. La mécanique était, quelque part, fêlée. « Avant Grenoble, nous nous sommes réunis pour se prendre en mains. C'était déjà plus facile, car le groupe alors était restreint. » Mais là non plus, les vertus collectives du dialogue entre joueurs n'ont pas débouché sur un véritable concret. Et, malgré le sursaut devant Brest, le Sco s'est ensuite affalé. J.-F. C.
