Christobald a écrit :IL est évidemment impossible d'imaginer ce que dirait ou ferait De Gaulle de nos jours.
Ce que l'on sait, c'est qu'il avait une vision et que l'indépendance nationale était le pré-requis.
Bref, tout l'inverse de nos technocrates.
Et je ne pense pas que De Gaulle aurait adhéré à Mastrich...
Car si le monde est devenu multipolaire il perd aussi la Mémoire, un peu partout tyrannies et dictatures s’installent dans la durée banalisant le mal, nos propres libertés et notre système démocratique aussi bancal soit-il étant à leur tour menacés.
Je pense qu'au contraire, les peuples retrouvent la mémoire.
On ne pouvait pas, après la chute de l'URSS, imaginer benoitement qu'un seul modèle, celui des USA allait pendant un millénaire gouverner le monde et en être le gendarme.
Nos propres libertés et notre système démocratique ?....ne peuvent être menacés que par nous même.
Quand a l'extérieur, que la France joue un vrai rôle et pas celui d'un supplétif.
Mais la France a un vrai role dans le monde ce qui ne manque pas de surprendre pour un si petit pays (60 millions sur 8 milliards, notre influence est bien au delà de ce que nous pesons réellement).
Cela est en grande partie l'héritage du siècle des Lumières et de la Révolution de 89 dont les idées continuent d'éclairer le monde libre.
Avant la Révolution industrielle nous étions dominateurs en Europe car nous en étions le grenier, nous avons pu garder une position dominante pendant la Révolution industrielle grace à nos colonies, leur perte dans le sillage de la débâcle de 39-45 nous a fait rentrer dans le rang et contraint à forger des alliances - l'UE - pour ne pas devenir un état croupion.
La révolution informatique et les nouvelles technologies ont de toutes façons rendus tous les états interdépendants, aucun n'a véritablement d'indépendance nationale, y compris Chine ou Etats-Unis. Et ne parlons pas de la Russie qu'un voyou issu du KGB essaie de ramener à l'obscurantisme des tsars ou de l'URSS avec une violence brutale et une vision complètement rétrograde du monde.
De Gaulle a été le chant du cygne d'une époque, une résurgence un peu 19ème siècle au cœur du 20 ème. Mai 1968 a mis fin à cet anachronisme. A cette parenthèse.
"Le général de Gaulle me parait plus remarquable par ce qu'il état que pour ce qu'il faisait. Choquerai-je si je répète qu'il m'apparait comme le dernier des politiques d'envergure du 19ème siècle plutôt que sous l'aspect précurseur de l'an 2000 ? Moins d'un an après sa mort, le gaullisme est un passé clos.
Les institutions craquent sous la poussée des courants que le départ définitif du fondateur a libérés. Ses successeurs ne se contentent pas d'adapter sa politique à l'évènement, ils s'éloignent lentement des idéaux qui la guidaient.
Le monde est redevenu ce qu'il était avant que Charles de Gaulle l'eut inventé pour son usage. De Gaulle avait l'âme forte et le jugement sûr. Il parlait le langage qui porte à rêver. Cette disposition d'esprit et cette manière d'être ont convaincu ses contemporains qu'il voyait plus loin qu'eux. Il me semble pourtant qu'il est passé à côté des idées majeures de son temps."
François Mitterand 1971
Cette vision lucide de Mitterand ne l'empêchera pas lui aussi de passer au large des idées majeures de son temps (sauf la peine de mort), les "révolutionnaires" de 68 ne demandaient certainement pas le retour des hommes de la IVème République...
Impossible de savoir si de Gaulle aurait signé Maastricht, peu probable, personne n'en veut, mais déjà en 1973, à peine 3 ans après la mort du général, Pompidou laissait entrer les anglais dans l'Europe alors que de Gaulle n'en voulait pas; pour lui c'était faire entrer les USA dans l'Europe dont la GB était un sous-marin.