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un échange de bon procédé

Football : W. B. et Olivier Pickeu, comme deux frères
L'histoire. La relation qui lie le président du Sco d'Angers et le manager général est l'une des explications de la réussite fulgurante du club depuis leur arrivée aux commandes le 7 juin 2006.
Il faut d'abord planter le décor du dialogue qui suit. Les deux hommes forts du Sco d'Angers sont au milieu de la pelouse du stade Jean-Bouin, les chemises blanches collées de trop de Champagne, les cheveux trempés, les yeux pétillants, les battements de paupières lourds. Ritchie Makuma, le défenseur angevin, a pris le micro du speaker et scande les noms des joueurs un par un. Les tribunes sont pleines. Il faut parler fort pour s'entendre dans le vacarme ambiant.
W. B. : « C'est fabuleux, un gros kiff comme on dit. Jamais cela n'aurait été possible sans Olivier. »
Olivier Pickeu, ému, regarde son président : « J'ai affaire à un bonhomme exceptionnel qui m'a donné la possibilité de mener à bien un projet de vie et de club. Je suis ému parce que cette réussite, je lui dois en grande partie. Il m'a laissé le choix des hommes. Ça veut dire beaucoup de choses. »
W. B. : « Moi, là, devant moi, je vois mon frère. On va jusqu'à s'habiller pareil ! C'est con hein ! »
Olivier Pickeu : « Moi, je vois mon petit frère. »
Ils s'enlacent. S'embrassent longuement. Se tapent dans le dos. Fort.
W. B. : « Je crois un peu au destin. Quand j'étais gamin, je savais que j'allais devenir président d'un club de foot. Et puis je rencontre Olivier, et voilà ce qui se passe. Aujourd'hui, ce n'est qu'une étape pour nous. On a encore plein de rêves à réaliser ensemble. »
Olivier Pickeu : « On a eu le coup de foudre. Et cela ne cesse de grandir ! »
Ah bon, vous aussi W. ? « Bah oui ! »
Olivier Pickeu : « Je venais de finir ma carrière de joueur. Et lui, il a 25 ans et il me dit « T'inquiètes pas, le projet on va le mener ensemble ». Il fallait vraiment croire en lui. Je n'en ai jamais parlé à mon épouse ni même à mes meilleurs amis. Ils m'auraient tous pris pour un fou. »
La réussite actuelle du club tient en grande partie à la relation qui s'est tissée entre ces deux-là depuis trois ans maintenant. Ils s'étaient croisés une première fois en 2001, au cours d'une soirée. OIivier Pickeu était joueur au Mans. W. B., 23 ans, venait de faire l'objet d'un reportage dans le magazine Capital, sur M6. « On a discuté de cette émission, de tout et de rien, dit ce dernier. Je me souviens avoir passé une très bonne soirée. » Ça s'arrête là.
Olivier part jouer une saison à Reims (L2) puis revient s'installer dans la Sarthe, sa carrière terminée. On est en avril 2004. « Et là, dit-il, je me retrouve à côté de la femme de W. à une station de lavage de voitures. Elle me dit que son mari serait heureux de me revoir. J'ai donc accepté et on a très vite accroché. » Pickeu est déjà fasciné depuis longtemps par le monde des affaires. W. B. par le football. Il vient même de racheter un petit club de ligue de la banlieue mancelle, le CO Pontlieue. « On venait de monter en DSR. Je me suis dit que ce serait une bonne idée de le faire signer. Il fallait bien qu'il s'entretienne un peu ! »
« W. est quelqu'un d'hors normes »
Ils se côtoient tous les jours, s'apprivoisent, jusqu'à ce que le président accepte de le faire participer à l'un de ses voyages d'affaire, à Istanbul. Olivier, lui, voulait juste voir comment W. travaillait. Dans l'avion du retour, dix jours plus tard, il entre officiellement dans l'entourage proche du bonhomme. Pickeu : « Il voulait qu'on travaille ensemble. » Ces deux-là enchaîneront projets sur projets, dont le rachat d'un club de football. Leur dévolu se jettera sur le Sco d'Angers.
Marina, l'épouse de W., parle d'une relation intense : « Ils ont eu très vite les mêmes idées, les mêmes envies. Ils n'ont pas besoin de se parler, juste se regarder. Ça ne les empêche pas de s'appeler tous les jours, et pas qu'une fois. Dès qu'il y en a un qui ne va pas bien, il appelle l'autre. Une telle relation, je trouve ça beau et fort à la fois. »
Aujourd'hui, ils parlent l'un de l'autre avec un grand respect. Olivier : « J'ai rencontré toute sorte de gens dans ma vie. Lui, il est... hors normes. Il a une capacité de travail énorme, une grande ambition, et un grain de folie qui le rend attachant. Et puis il fait toujours ce qu'il dit. C'est rare. » W. : « C'est son humilité qui m'a plu la première fois. Il a pris de l'épaisseur depuis. Sa réussite ne me surprend pas. Pour moi, le succès c'est de la confiance à long terme et des remises en question à court terme. »
Mathieu COUREAU.
Ouest-France
Football : Quel visage aura le Sco la saison prochaine ?
EFOULOU, PREMIÈRE RECRUE. La première recrue angevine de l'intersaison s'appelle Alo'o Efoulou, le buteur camerounais de Sannois Saint-Gratien.
Âgé de 23 ans, il a inscrit 23 buts cette saison, derrière Grégory Thil le Boulonnais (31) et Fabrice Do Marcolino (25). Il a porté les couleurs de l'ASM Yaoundé (D2 camerounaise) où il fut formé, du RC Paris (CFA) et de Mouscron (Belgique). Il a signé au Sco jusqu'en 2009. « C'est un joueur que je voulais déjà engager la saison dernière, explique Olivier Pickeu, le manager général. Il me fait un peu penser à Dindane, l'attaquant lensois. Avec Fabrice et Ahmed (Tangeaoui), il s'agit là d'un renfort de choix dans le secteur offensif. »
Dans ce secteur, les choses sont claires pour le moment : Fabrice Do Marcolino a émis le souhait de poursuivre l'aventure avec Angers malgré de nombreuses sollicitations de la part de clubs plus huppés. « On va lui proposer une prolongation », a même annoncé le président B., samedi.
COMBIEN DE NOUVEAUX JOUEURS · Quels seront les contours de l'effectif la saison prochaine ? Les dirigeants angevins préparent en réalité leur recrutement depuis le mois de janvier. Ils avaient deux plans bien définis en fonction de deux scénarios : la montée en Ligue 2 ou le maintien en National. « Très clairement, nous voulons renforcer l'équipe actuelle par six ou sept joueurs, explique le président. Avec la volonté affirmée de ne pas briser la dynamique actuelle du groupe. » En clair, il s'agit pour eux de ne pas recruter de « brebis galeuses. On va essayer de trouver un savant mélange entre jeunesse, talent et expérience. Il nous faudra des mecs capables de rassurer le groupe et d'autres capables d'apporter le petit plus. » Efoulou en est déjà la parfaite illustration. Olivier Pickeu : « Comme pour cette saison, on va s'intéresser à des choses qui vont plus loin que le simple profil du joueur. On ne veut pas faire n'importe quoi. » Sans citer de noms pour le moment, ce dernier affirme que sur les six ou sept joueurs que le club souhaite enrôler, il est déjà certain « qu'au moins 50 % d'entre-eux viendront. »
ENTRETIENS INDIVIDUELS. Mais avant de rendre publiques ces signatures, Olivier Pickeu veut recevoir les joueurs du club un par un. Les entretiens individuels commencent aujourd'hui. « Je veux, avant d'annoncer des choses, que toutes les situations des joueurs soient claires. C'est une question de respect pour ceux qui ont participé à la montée. Je veux qu'ils sachent que le club est heureux d'avoir travaillé avec eux. Et on fera le maximum pour leur trouver un autre club. » Il ajoute : « Tous ne peuvent pas franchir le cap du National à la Ligue 2, il faut aussi être honnête. »
QUEL BUDGET · Notons que le Sco version 2007-2008 retrouvera le statut professionnel ainsi que la manne financière liée aux droits TV. « C'était le bon moment pour remonter, se félicite W. B.. On aura droit à environ 4 millions d'euros de droits TV. C'est énorme. La part de sponsoring va elle aussi augmenter. On va passer de 1 à 1,5 million d'euros. Selon mes prévisions, nous aurons le 12e ou 13e budget de L2. Il faudra en conséquence recruter malin, comme on a su le faire cette saison. Avec un seul objectif : stabiliser le club. N'oublions pas qu'en juin dernier, il n'y avait plus d'argent ici. » Olivier Pickeu annonce un budget global de 7 à 8 millions d'euros.
M. C.
Ouest-France
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