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C’était il y a quinze ansJe n’oublie jamais. Je me rappelle toujours. Chaque minute de chaque match. Chaque match de chaque saison. Chaque saison et chaque match. Tous les matchs sans exception. Du premier au dernier. Je me rappelle toujours, je n’oublie jamais. Des souvenirs en noir et blanc. Ces souvenirs qui hantent ma mémoire. À propos de victoires, de défaites, de joies intenses, de déceptions et de chevauchées fantastiques. À propos de la marche du temps, du passage des saisons. Depuis ce premier match jusqu’à ce dernier match. Et dans les rues autour du stade Jean Bouin. En tribune ou au cours d’une conversation. Je souris. Et je me dis que oui, tout était foutrement différent il y a quinze ans. Une autre époque, un autre monde. Et Jean Bouin aussi était très différent alors, quand j’y suis venu pour la première fois. Un autre lieu, un autre monde. Les kops n’étaient pas couverts, c’est vrai. Et la vieille tribune Saint-Léonard aux pierres branlantes était encore debout. Et le nombre d’entrées au stade était tombé à 3000, à 2000. Incroyable, vraiment. Carrément incroyable. Quand on pense à ce qu’est Jean Bouin maintenant, à l’ambiance qui l’habite aujourd’hui. À tous ces chants qui y résonnent. Chaque semaine, chaque samedi. Carrément incroyable. Mais à l’époque, à ce moment-là. Le stade entier avait un côté déprimant. Pas comme maintenant, pas comme aujourd’hui. Mais je l’aimais déjà cette équipe. Dès le premier instant où je suis entré à Jean Bouin. Des chevauchées en noir et blanc. Et quinze après je suis encore là. Nous sommes encore là. De plus en plus nombreux. Fiers. Très fiers. Plus que jamais.
