Arrivé au stade 1h20 avant le coup d'envoi, je n'avais plus d'ongles et j'étais sans doute en train de bouffer mes deuxièmes phalanges. Dix jours déjà, depuis le nul de Sochaux qui nous mettait en position vulnérable, que je n'arrive pas à penser à autre chose. Quelques minutes avant le coup d'envoi, Gilles lance quelques chants, je n'arrive même pas à les reprendre, j'avais des sanglots dans la voix. Sanglots vite ravalés pour laisser place au stress, avec Dijon qui mène trop fort, trop vite. Et les velléités offensives de Maoulida et Nouri qui font passer quelques sueurs froides dans la défense. Mais le SCO avait décidé de quitter la L2 avec panache. Dès le départ, domination angevine face à une équipe nîmoise pas très concernée mais qui a quand même joué le jeu jusqu'au bout, et il fallait toute la rigueur de la défense et la hargne de Butelle pour ne pas encaisser ce but qui aurait fait un petit peu tache. Sartre simule, ça siffle, alors qu'on prend plutôt bien les gains de temps du gardien nîmois. Du côté des tribunes, des chants repris par tous, Colombier qui répond, un "Qui ne saute pas n'est pas Angevin" repris par toutes les tribunes, y compris par M. le Maire !
Et puis arriva ce but de N'Gosso, dans une liesse indescriptible. Allez, on a un pied et quatre orteils et demi en L1. Mais même si Dijon mène, il convient de rester prudent. On reste le SCO, après tout. Dans un coin de ma tête, j'imagine encore le scénario catastrophe, alors que l'autre côté me dit que rien ne peut nous arriver. L'arbitre siffle la mi-temps, plus que 45 minutes avant le bonheur.
Le challenge mi-temps sacre St-Quentin-en-Mauges à la mort subite dans une relative indifférence, et nous pouvons reprendre le match. Et boum, Clémence ! 2-0. Il y a encore des gens perdus à la buvette, tant pis pour eux. Et le stade qui commence à entonner l'air de la soirée, "On est en Ligue 1, on est en Ligue 1". Je m'y refuse. Patience, patience. Nancy est revenu à 2-1 et peut très bien passer devant. Et il manque un bout d'ongle à poser sur le 20ème siège pour la L1. Une catastrophe est si vite arrivée. Et puis arrive le 3-0 qui me libère vraiment. Cette fois c'est bon, on va y aller. Bon, on déjoue un peu sur la dernière demi-heure, quelques craintes sur les petits envahissements de terrain avant le vrai, le grand, auquel je n'ai pas participé pour rester à côté de Madame. Même si, après le (superbe) feu d'artifice, je n'ai pas pu me retenir et glisser (me rétamer, ça dépend la façon de voir les choses) à plat ventre sur cette pelouse, certes indigne de la L2 mais qui serait qualifiée de billard par nombre de joueurs de ligue.
J'ai aimé :
- Béchu sifflé au coup d'envoi fictif. C'était drôle, même si ça ne valait pas la bronca reçue par Antonini en 2010.
- La combativité des joueurs dès la première minute, la prise en main de leur rêve, la prestation collective d'ensemble
- L'ambiance sans tapage de pieds !
- L'intelligence de jeu de Ngando, qui s'exprime bien mieux dans ce 4-4-2 losange que dans le 4-2-3-1 qui manquait de mouvement
- La hargne de Butelle pour le blanchissage, à la manière d'un Neuer furax d'avoir encaissé le but du 7-1
- L'efficacité de Clémence, la hargne de N'Gosso
- Le feu d'artifice à la hauteur de l'événement (il aurait dû être tiré moins haut pour les tribunes couvertes)
- La feuille de cartons vierge
Je n'ai pas aimé :
- Les deux gugusses qui ont pénétré sur le terrain à 3-0. Ils ont plombé l'ambiance pendant un moment.
- La panne générale des panneaux de pub LED et des écrans géants pendant plus de 10 minutes. De l'intérêt d'avoir un vieil affichage entretenu qui fonctionne.
- L'envahissement du terrain trop rapide, certains étaient déjà sur le terrain avant même le coup de sifflet final...
- La séquence devant Coubertin où il y avait six personnes sur la barre en même temps. Elle n'est plus droite, il faudra changer le but.
- La fête devant l'hôtel de ville un peu trop courte. L'Angevin doit être relancé en permanence, c'est dommage.
- L'abruti qui a balancé son joint sur le nez de Madame, la brûlant de manière superficielle. Il l'a perdu, bien fait pour sa tronche.