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Christobald a écrit :lointainscoiste a écrit :Christobald a écrit :
La gauche n'est pas une catégorie éternelle.
Les différences ne sont pas que des nuances et il ne s'agit pas que d'égos mais de conceptions politiques. Le libéralisme est né à gauche et la gauche s'est toujours ancrée dans le camps du "progrès".
Je pense que les deux mouvements notables qui émergent sont ceux du "populisme" ( terme hélas péjoratif, ce fut loin d'être le cas dans l'histoire) et l'écologisme dont la pensée reste pour l'instant assez diffuse.
Ces deux mouvements sont et seront aussi traversés de pensées parfois antagonistes.
Il y aura toujours des tendances conservatrices auxquelles est associé le mot "droite" et des tendances vers le changement auxquelles on associe le terme "gauche".
Mais on peut être aujourd'hui dans le mouvement, le changement et finir dans le conservatisme demain. Pour moi le PCF en 68 était un parti conservateur. Mitterrand l'a bien compris en lui donnant des strapontins au gouvernement. De même les dirigeants PS sont devenus des conservateurs (je ne parle pas des élus locaux dont certains font un très bon boulot en adaptant le changement au terrain mais plutôt de ceux des appareils).
On sait depuis longtemps où nous mène ce capitalisme libéral. L'écologie née dans les années 70 le disait mais à l'époque les partis dominants ne remettaient pas en cause l'industrialisation, la "modernisation", et les écologistes de la première heure, après des succès initiaux, ont fini par succomber sous la répression, la récupération par le capitalisme de séduction et la division finissant marginalisés voire ridiculisés le terme "écolo" suscitant des ricanements.
Et pourtant il était là le vrai virage à prendre, le changement. On a perdu 50 ans.
Oui, d'abord, distinguer le conservatisme du capitalisme.
Le capitalisme est un dynamisme. Il ne conserve rien !
Parallèlement à la Gauche, la Droite est traversée elle aussi par une terrible contradiction, en tout cas, celle concernant le conservatisme. Si la pensée conservatrice pourfend le libéralisme culturel et le politiquement correct, elle adhère benoitement à la société de marché. Or, comme l'a démontré Jean-Claude Michéa, libéralisme culturel et économique ont la même anthroplogie.
Quand à l'écologie, elle est conservatrice par essence. Il s'agit de préserver.
C'est pourquoi, d'ailleurs, il n'y a pas de véritable pensée écologique sans celle de la décroissance. Or, celle-ci s'oppose au capitalisme qui est basé sur l'accumulation du capital et le "no limit".
C'est pourquoi, je crois, que "populisme" et écologie ne peuvent être qu'ensemble, au bout du compte.
Par populisme, pas celui d'en haut, mais celui d'en bas.
Par écologie, celle qui rompt avec le libre-échange et la doxa-libérale.
Bon, entendons-nous bien. Pour moi est conservateur tout ce qui favorise le maintien du statu quo. Or maintenir le statu quo c'est maintenir un système capitaliste mondial mortifère qui épuise les ressources. Donc lancer une start up aussi innovante soit-elle est conservateur. D'ailleurs les grands prédateurs mondiaux que sont les multinationales freinent des 4 fers toute évolution, dépensant des sommes folles en com pour faire croire en une reconversion écologique ou en lobbying grand fléau que devraient combattre nos représentants à Bruxelles. Le conservatisme ambiant par ex a laissé croître ces monstres que sont les GAFA favorisant une régression intellectuelle et culturelle phénoménale au niveau global mais surtout dans les pays dits développés. (https://www.nbcnews.com/think/opinion/i ... cna1008576) et leur donnant un pouvoir qui pourrait échapper à tout contrôle. Et tout le monde s'est lancé sur face-book ou autre twitter sans le moindre esprit critique, tous des moutons de Panurge. Je vois un lien clair (j'étais sur place pour observer le phénomène) entre le fait que l'Italie ait envoyé massivement des benêts au pouvoir et le fait que ce pays soit premier taux en Europe en taux d'analphabétisme et le dernier au niveau du développement intellectuel. Je crois que dans certaines régions 40% des jeunes italiens ne sont ni en train de travailler ni en train d'étudier.
C'est pour ça que je dis que le PCF en 68 était un parti conservateur car complètement acquis à l'idée d'un progrès indéfini par l'industrialisation, tout comme son mentor l'URSS, leur seule lutte étant le changement des rapports de force à l'intérieur de la société (l'e travailleur contre le patron). Ce qui fait que le binôme syndicat/patronat en était venu à faire partie des meubles mais fondamentalement ne changeait rien à la marche du monde. Lors de l'irruption ou l'éruption de 68 les communistes ont été complètement dépassés par ce mouvement qui contestait tout y compris eux-mêmes On a vu des étudiants communistes dénoncer aux RG des étudiants "gauchistes" (terme idiot car en fait ils redonnaient à la gauche son vrai sens). Mon père était à Moscou pour le travail, les russes lui demandaient interloqués : mais qu'est-ce qu'ils veulent vos étudiants, ils ont déjà tout ? Mon père conservateur lui aussi, droite traditionnelle française, répondait lui aussi incrédule: je sais pas, "changer la vie", je comprends pas...
"Changer la vie", c'est de gauche, ne pas consommer idiot, ne pas "perdre sa vie à la gagner" pour paraphraser la CFDT, détourner le cours du monde (l'abandon des campagnes et l'urbanisation anarchique) pour le remettre en harmonie avec la nature (ce qui donnera le mouvement hippy dont on ne retiendra que les aspects caricaturaux et outranciers survolant le message profond).Cette remise en question radicale du cours choisi après la seconde guerre mondiale, cette sensation de la finitude du monde ("il y a le monde avant Hiroshima et le monde après Hiroshima") et que les priorités pour l'humanité devraient être autres, ont été noyées sous la répression, la récupération politicienne (la victoire d'une "gauche" obsolète en France), la séduction capitaliste poussant les gens (y compris "gauches et gauchistes") à s'encombrer de tout un fatras de trucs pas du tout indispensables et à s'endetter dans cette pseudo civilisation des loisirs luxe d'une minorité privilégiée de la planète qui ne peut se le permettre que par la prédation de terres qui ne lui appartiennent pas. .
Jusqu'à ce que la nature nous rattrape, jusqu'aux cris d'alarme des scientifiques (il ne s'agit plus de prévisions à 50 ans mais de demain), jusqu'à plus d'une vingtaine de COP sans que les forces conservatrices de la doxa libérale ne change quoi que ce soit à la dégradation générale, jusqu'à ce que les gilets jaunes crient qu'ils en ont marre de perdre leur vie sans même réussir à la gagner (comme on l'avait prévu dans nos fiévreuses élucubrations de l'époque). Aujourd'hui on sent monter le bruit sourd des forces illibérales qui voudraient nous confiner, nous corseter dans des retours à l'antique, dans des rejets de tout ce qui a été acquis de bon malgré tout dans cette période où une forme de démocratie, de liberté a quand même pu s'exercer alors que pas loin de nos frontières celles-ci sont bafouées par des dictatures où le religieux sert les tyrans (Brésil, Russie, Turquie, Philippines, Arabie, Iran,l'aspirant tyran Salvini avec son rosaire et ses remerciements à la Madonne, je ne vais pas les citer tous, Israël, les USA risquant d’être les prochains sur la liste). On croit entendre un bruit de bottes, au lointain... non, c'est de moins en moins loin..
Un populisme d'en bas par rapport à un populisme d'en haut? j'aime pas trop ces mots populiste, populaire (les républiques "populaires" étaient en fait des dictatures soi-disant du prolétariat). Le peuple c'est un tout. L'humanité c'est un tout. On a besoin de tout le monde, des compétences de tout le monde. L'urgence nécessite de sortir des jeux politiciens. Je suis d'accord avec Aurélien Barrau pour dire que c'est un scandale que le vote vert ne recueille que 13% en France, pays de la COP 21. Les conservateurs qui détiennent le pouvoir, les médias ne font pas leur boulot comme l'a bruyamment dénoncé Hulot. Quel grave événement climatique doit-il se produire en France pour que la mobilisation prenne l'ampleur voire plus que celle des gilets jaunes pour défendre leur bout de gras ? Et qu'on ne cherche pas de bouc-émissaire chez l'étranger, l'immigré. Ce problème concerne la planète, blanc, crème, vanille, chocolat, latino, asiat, blacks, tous dans le même bateau qui risque de devenir une arche de Noé si on reste passifs dans l'attente du déluge. Nous ne sommes que 10% d'européens sur cette terre, on ne va pas continuer à prétendre faire la pluie et le beau temps et imposer les règles du jeu. On va petit à petit s'amalgamer dans une population mondiale dominée par 60% d'asiatiques. Et il n'y a aucun problème à ça. L'important ce sont les valeurs que nous défendons qui se propagent au monde entier et qui sont reprises dans les 5 continents par des gens de toutes les couleurs pour s'opposer aux tyrannies que nous sommes fiers dans notre histoire d'avoir abattues. Je parle pour mes enfants et leurs enfants. Si cette révolution écologique a bien lieu elle est planétaire ou n'est pas. J'aimerais bien voir le début. En ce qui me concerne ma petite loupiote va bientôt s'éteindre. ..