Messagepar SCO56 » mar. 25 janv., 2022 12:12 pm
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De moins en moins utilisé au fil de son aventure au SCO, commencée à l’été 2019, le Tchadien (28 ans) retrouve du temps de jeu en 2022. L’effet des absences, mais aussi d’un caractère résilient.
Une décennie en arrière, sur sa terre natale du Tchad, c’est au Renaissance FC de N’Djamena que Casimir Ninga a posé les bases de ce qui deviendra son métier. Renaître, encore : au bout d’années sinueuses, le même esprit l’anime, à 28 ans. L’attaquant a retrouvé un peu de lumière au SCO, comme le dit son entraîneur Gérald Baticle : l’international tchadien (18 sélections, 5 buts) a participé aux quatre derniers matchs du SCO, trois fois titulaire et une fois suppléant. Cela ne lui était plus arrivé depuis une éternité. 245 minutes de jeu officielles qui sonnent comme la récompense d’efforts qu’il n’a jamais cessé de fournir, et que son entraîneur a vus.
« J’ai encore d’autres choses à montrer »
Casimir est un grand professionnel, loue Gérald Baticle. Pendant les premiers mois, je l’ai très peu utilisé, et il n’a jamais lâché. Il a toujours été au maximum dans les exercices et les efforts athlétiques. Il fait d’ailleurs partie des plus endurants du groupe. Le chemin passe par là, pour un joueur qui se reconstruit depuis plus longtemps qu’il n’y paraît. Octobre 2016 précisément. Après sa saison d’éclosion à Montpellier, où deux titres de champion du Gabon lui avaient offert sa chance en Europe, Ninga avait été fauché par une rupture d’un ligament du genou droit. Dix mois d’arrêt, et un élan brisé, qu’il n’a jamais retrouvé, ni à Caen, ni au SCO, ni à Sivasspor (Turquie), où il fut prêté la saison dernière. J’ai traversé des moments difficiles par rapport à des blessures, raconte-t-il. Déjà deux ou trois jours à la maison c’est difficile, donc une année sans jouer, c’est long […] Mais mes rêves sont les mêmes. J’ai perdu une année avec ma blessure. Puis une autre à Sivasspor, où le coach voulait me faire jouer à droite, et on s’est embrouillé. Ces épreuves me donnent encore davantage de motivation. J’ai encore d’autres choses à montrer. Il assure que son corps a récupéré, que les souffrances sont derrière moi. Physiquement, j’ai toujours mes qualités.
Apprécié dans le vestiaire angevin pour son humeur égale, et sa combativité intacte, Ninga ne laisse pas les péripéties détourner son regard de l’essentiel. Je suis toujours positif, sinon je ne devrais pas être là. J’ai un contrat avec le SCO, je le respecte. Je suis professionnel. Tout ce que je demande, c’est, comme les autres, de jouer si je le mérite. C’est ce qui arrive en ce moment. On s’entend très bien avec le coach. C’est quelqu’un de bien. L’intersaison, durant laquelle il a d’abord été incité au départ, puis volontaire pour baisser son salaire afin de qualifier les recrues, et réincorporé au turnover, n’a pas altéré sa relation au club et au staff. Au contraire. Bien sûr, ça a été difficile. On veut tous jouer. Mais c’est le choix du coach. C’est notre métier, il y a des hauts et des bas, on est appelé à vivre ça. J’ai continué à travailler pour gagner une place. Appréciant, au passage, de voir des coéquipiers et le staff venir vers moi dans les moments difficiles. On partage les choses. Ça me donne de la force.
Baticle : « J’avais besoin de Casimir »
Comme le fait d’avoir été retenu par la manche par son coach cet hiver, alors qu’un prêt à Quevilly (L2) se profilait, où son ancien coach de Caen, Fabien Mercadal, voulait l’attirer. C’est ce que je voulais aussi, parce que j’aime jouer, peu importe l’endroit. Mais le coach ne voulait pas que je parte. On a discuté, il m’a dit qu’il comptait sur moi et qu’on finissait la saison ensemble. Baticle acquiesce : On avait songé à un prêt, mais j’ai estimé que j’avais besoin de Casimir. Il fait partie de ces joueurs qui ont su montrer qu’ils étaient présents, avec les absences. Il y a beaucoup de mieux dans son jeu. Ninga est sur ce chemin, même si la concurrence va revenir de blessure (Cho) et de Coupe d’Afrique (Boufal, Bahoken). Pas de quoi éroder son moral : la facilité lui est étrangère. Au Tchad, on n’a pas de centre de formation comme ici en Europe, ou dans d’autres pays africains, rappelle-t-il. J’ai commencé le foot dans la rue.
Lui qui a si longtemps attendu le temps de jeu et les buts a passé le premier cap. Reste la seconde : marquer, pour la première fois depuis plus de deux ans. Saint-Etienne lui donnera des idées : c’est face aux Verts, le 22 septembre 2019, qu’il a inscrit ses derniers buts en pro. Un triplé mémorable, ses trois seuls buts angevins. Ça restera gravé dans ma mémoire. Si je trouve l’occasion de remettre un triplé, pas de souci (rires) ! Quand tu ne joues pas, c’est normal de ne pas marquer. Mais bien sûr, je ressens ce manque. Deux ans, ce n’est pas normal pour moi. Le temps de jeu, le soutien du coach, c’est une première étape. Les buts vont suivre.
"Chantons pour le sport ! D'un cœur joyeux, chantons l’essor de la jeunesse Qui se moquant de la gloire Vole vers la victoire......"