Fandino a écrit :
Elle y dit quoi en gros(je sais qu' on ne peut poster l intégralité d un article)?
Merci.
J'crois que OF est encore gratuit donc, je mets.
« C’est beaucoup trop pour Angers » : les crises au SCO interpellent l’adjointe aux sports
Adjointe aux sports de la Ville d’Angers jusqu’au lundi 18 mai, Roselyne Bienvenu revient sur les multiples crises qui ont ébranlé le SCO, mais aussi les institutions, ces derniers mois.
Roselyne Bienvenu, adjointe aux sports à la Mairie d’Angers, cédera son siège à Charles Diers à partir du lundi 18 mai.
Quel regard portez-vous sur les événements qui ont frappé le SCO depuis trois mois, et en premier lieu la mise en examen de Saïd Chabane ?
Roselyne Bienvenu : « Je ne suis pas au fait des éléments du dossier et je ne suis pas habilité à dire quoi que ce soit sur ce sujet, institutionnellement. Et c’est bien l’adjointe aux sports qui parle. Toutes les villes qui ont un club en Ligue 1 comptent avec ce club, et rayonnent avec lui. J’ai été la première à pouvoir apprécier la force du football en Ligue 1 au niveau de la place d’Angers sur l’Hexagone. C’est un vecteur énorme d’adhésion collective à un territoire. C’est un assembleur extraordinaire d’énergies. C’est une réunion populaire, et je suis d’ailleurs très inquiète des conséquences du Covid sur les sports en général et les sports collectifs en particulier, parce que ça va générer une frustration, un manque mais aussi de la tension qui ne sera pas libérée. Le stade fait partie de ces endroits où, quel que soit son statut social, on se met derrière son équipe, on a des émotions, de la tension, on a peur, on est heureux, on vibre avec son équipe, et particulièrement dans le foot. Et quand un événement vient claquer son club de cœur, publiquement, sur des événements qui sont graves, ça a un effet sur tout un territoire, toute une population. Je ne sais pas ce qui sortira de cette affaire, mais je dis que le SCO compte dans le cœur des Angevines et des Angevins et il ne faut pas l’abîmer. »
« Le club et la Ville sont en fusion, mais ne sont pas fusionnels »
Le risque est de voir l’image du club, et avec lui celle de la ville d’Angers, se fissurer ?
« C’est tout un groupe social qui est touché, qui est triste et déstabilisé. »
D’autant plus par la nature des événements va bien au-delà du sport, ou d’éventuels enjeux économiques…
« Bien sûr… Les gens reçoivent un message, les individus. Ils ont des valeurs, un cerveau, une pensée. Ça impacte leur état d’esprit… »
Comment la Mairie a vécu cette période, avec également le licenciement d’Olivier Pickeu ?
« C’est beaucoup trop pour Angers. Si on s’accorde qu’un club de Ligue 1 et sa ville son vraiment en fusion, quand l’un des deux éléments de la fusion qui n’est pas en forme, ça diffuse sur l’autre, inévitablement. Mais, en même temps, on n’est pas fusionnel. On fait donc en sorte que ça n’impacte pas la ville. Le club d’Angers-SCO, c’est le club de la ville d’Angers, même s’il ne nous appartient pas. C’est ce qu’on soutient, et c’est pour cela qu’on maintient que ces événements, qui touchent des individus, ne sont pas des événements issus de la personne morale qu’est le SCO. Le club. Il faut faire la dissociation, pour apaiser nos concitoyens. C’est ce que je m’emploie à faire, institutionnellement. »
« On respecte leur droit de ne pas parler »
Pour s’attarder sur le licenciement d’Olivier Pickeu, comment cela a été perçu par la Ville ?
« Les sociétés à objet sportif sont dans un consortium affectif et de proximité humaine. Pour que cela fonctionne, il faut que les gens se comprennent, se respectent, se parlent et s’écoutent et d’une certaine manière, s’admire. Ce n’est pas de l’idolâtrie, attention ! Mais il faut cette forme d’admiration, et s’il n’y a plus ces éléments-là, le ressort est cassé. Je fais une analyse théorique, au-delà du cas précis car je ne veux pas me hasarder sur ce terrain. Mais un ressort cassé ne se répare pas. Comment s’est-il cassé ? Je ne parlerai pas de cela, parce que personne ne l’a encore fait, ni M. Chabane, ni M. Pickeu… Un jour, peut-être saura-t-on, puisque la justice s’en mêle. Mais on ne saura peut-être jamais. Ils ne veulent pas parler : on leur laisse ce droit, et on le respecte. »
Vous respectez ce droit, mais le regrettez-vous ?
« Si c’est pour refaire de la casse dans le magasin, ça va, il y a déjà assez de désordre. Ce ne serait utile à personne. Je pense que le fond de ce dossier est grave, mais je pense aussi qu’il serait grave de la livrer au grand public. »
Vous parlez de fusion. Se rapporte-t-elle aussi au bail signé entre le club et la Ville pour la gestion du stade Raymond-Kopa ?
« Non, je parlais de manière générique, systémique, pas opérationnelle. Le bail a été réfléchi, bien monté. On a fait en sorte que le stade reste un bien public, en laissant aussi beaucoup de latitude à l’exploitant, et c’est normal. Si je parle de fusion, c’est pour dire qu’il n’est pas imaginable qu’une ville et son club de Ligue 1 se tournent le dos. On ne peut pas ne pas s’assembler, même si on défend l’idée que peu à peu, la Ville n’aura plus besoin de verser de subvention de fonctionnement, avec l’arrivée des nouveaux droits télé – même si, avec la crise sanitaire, il faudra voir ce que deviennent ces droits -. On continuera bien sûr d’acheter des prestations pour être visible dans le stade, pour assister aux matchs. »
« M. Chabane et M. Pickeu ne sont pas là depuis cent ans »
Pensez-vous que tout ceci peut avoir un impact sur l’image de la Ville ?
« Les événements dont nous parlons sont liés à des personnes. Le SCO a fêté ses cent ans, et M. Chabane, comme Olivier Pickeu, ne sont pas là depuis cent ans, et ne seront pas là pendant cent ans. Nous non plus. Mais les institutions oui. Je l’espère en tout cas. En tant qu’adjointe aux sports, je m’emploie à ne parler que des institutions. Le comportement des personnes leur appartient. J’ai des valeurs, des références, comme tout le monde. Quand elles sont partagées, qu’elles font référentiel social, c’est super. Et le plus souvent, c’est le cas avec le football. Mais quand on n’est plus dans ce registre, qu’on n’a pas les mêmes valeurs, qu’on ne se retrouve pas dans un comportement, il ne faut pas le mélanger avec ce que sont les institutions en elles-mêmes. En l’occurrence ce club d’Angers-SCO qui est accroché au cœur des Angevins et des Angevins, et j’ai envie de dire, des femmes en premier