CCSCO a écrit :
Annoncer de tels chiffres est une honte pour le MEDEF, dont la crédibilité plonge au 36ème dessous (et demi). Seillère, même c.. comme il est, n'aurait jamais osé.
Vive la grève.

dommage les chiffres sont évidemment vrais (d'ailleurs ils attendent toujours la plainte pour diffamation de la cgt... et elle ne viendra jamais!!! forcément

)
http://www.francesoir.fr/societe/grutie ... onde.40125
ps: désolé l' l'article n'est pas issu de l'Humanité
La grève contre la réforme portuaire, à laquelle participent les grutiers du port de Marseille-Fos depuis le mois de juillet, est dénoncée par le patronat marseillais dans une affiche qui fait scandale.
Perché dans sa cabine, à 42 mètres du sol, au-dessus d’un porte-conteneurs ukrainien, Fabrice Delattre ne décolère pas. Il nous prend à témoin : « Alors, vous voyez des palmiers à l’horizon ? » A l’image de la centaine de grutiers-portiqueurs que compte le port de Fos, il estime que l’annonce publiée la semaine dernière dans le quotidien économique Les Echos par le patronat marseillais est une véritable provocation.
Sur cette dernière, on peut voir une île paradisiaque, baignée par des flots bleu azur, sur laquelle s’élèvent palmiers et cocotiers. « Grutier à Marseille, le meilleur job du monde », peut-on lire sur cette fausse affiche publicitaire destinée, selon ses auteurs, à dénoncer le blocage dont le Grand Port maritime de Marseille (GPMM) est victime depuis le mois de juillet. « Ça me fait bien rire, ils n’ont qu’à venir ici un jour de mistral ! » propose le grutier âgé de 48 ans. Gagne-t-il 4.000 € brut par mois pour 18 heures de travail hebdomadaire comme le prétend l’Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE 13), à l’origine de la campagne de presse ? « Après trente ans passés sur les quais, je touche entre 2.500 et 2.700 euros net par mois pour 32 heures de travail hebdomadaires », indique le grutier.
Des montants (pour ce qui est des salaires) auxquels il faut cependant ajouter les primes de productivité payées par les entreprises manutentionnaires qui utilisent les services des grutiers. Autrefois versées sous forme de « bakchich », elles ont été légalisées en 1993 et s’élèvent, en moyenne, à 1.000 € par mois. Les grutiers-portiqueurs touchent donc deux salaires qui, une fois cumulés, offrent une rémunération comprise entre 3.500 et 3.700 € net.
53 % des escales de fret annulées
Qu’en est-il du temps de travail effectif, 18 heures par semaine comme l’affirme l’UPE 13 ou 32 heures si l’on s’en réfère à la fiche de paie des intéressés ? « On travaille à deux sur un portique. L’un est aux commandes, tandis que l’autre, en attendant de le relever, assure une surveillance technique. En cas de pépin, il est là pour réparer. On alterne toutes les deux heures », explique Fabrice Dellatre. De fait, les grutiers-portiqueurs ne passent que 16 heures par semaine dans leur cabine. La manipulation des conteneurs demande, il est vrai, une attention et une concentration soutenues. Celui qui dirige le portique demeure en permanence la tête penchée afin de manipuler les conteneurs (24 à l’heure en moyenne) qui se trouvent 40 mètres au-dessous lui. « On a tous mal aux cervicales et je me vois mal travailler jusqu’à 67 ans », témoigne l’agent du port.
« Je ne suis pas là pour discuter du bien-fondé du montant des salaires ou de la pénibilité de leur métier. Ils sont bien payés, tant mieux pour eux », réagit Jean-Luc Chauvin, président de l’UPE 13 et fondateur du collectif Touche pas à mon port, auteur de l’affiche polémique. « Mais que 36 grutiers à Marseille, et une centaine à Fos, se permettent, avec de tels salaires, de prendre en otage l’économie locale et mettent en danger les 3.000 entreprises qui vivent du port ainsi que les 41.000 emplois qui en dépendent, c’est inacceptable ! » juge-t-il. La direction du port et les syndicats contestent toutefois les chiffres avancés par son collectif. « Nous n’avons rien inventé, nous avons trouvé ces chiffres dans le dossier d’appel d’offres monté en 2009 par la direction du GPMM à l’intention des entreprises susceptibles de reprendre ses agents – les grutiers notamment – dans le cadre de la réforme portuaire, se défend Jean-Luc Chauvin. Quatre mille euros brut, c’est le salaire d’un débutant, auquel il faut ajouter la prime de productivité. La CGT a dit que nos chiffres étaient faux et qu’elle allait nous assigner. Ils n’ont rien fait, nous attendons toujours… »
La provocation, dans un contexte de fortes tensions sociales, était-elle la meilleure façon de se faire entendre ? « Nous avons rédigé des communiqués dès le mois de juillet pour alerter les pouvoirs publics et l’opinion sur la situation catastrophique qui est celle du port. Sans succès, personne ne nous écoutait, explique J.-L.Chauvin. A la fin août, 53 % des escales de fret étaient annulées sur le port, nous avions déjà 55 entreprises en grande difficulté. Les gens avaient les yeux rivés sur la réforme des retraites. Même les Marseillais n’étaient pas au courant de la grève menée par les agents du port. Il fallait frapper les esprits. »