scoinho a écrit :Un article intéressant.
Paris, Marseille, Lyon, Lille, Nice, Toulouse, Bordeaux... Toutes les plus grandes villes de France sont pour la première fois depuis longtemps aux avant-postes de la L1. Une bonne nouvelle pour les affluences, donc pour la santé du football français. Eclairage avec un spécialiste de l'économie du sport.
On se souvient de l'inquiétude qui avait saisi le monde professionnel lorsque le Paris-SG flirtait avec la relégation la saison dernière. La perte d'une des locomotives économiques du Championnat, dans le trio de tête des affluences avec Marseille et Lyon, à domicile comme à l'extérieur, aurait plombé les comptes de la L1 tout entière. Le classement actuel qui concentre pour une fois aux premières places sept des huit premières agglomérations de France* est-il, à l'inverse, une bonne nouvelle pour l'élite française ? «A l'évidence oui, répond Vincent Chaudel, le responsable Sports d'Ineum Consulting. La performance économique des clubs est liée directement aux affluences. D'ici la fin de la saison, l'essentiel des matches à enjeu va concerner des clubs issus de grands bassins de population. Il y a fort à parier que les entrées au stade vont s'en trouver dynamisées.» La moyenne par match se situe aujourd'hui entre 20.000 et 22.000 spectateurs, un chiffre en progression lente mais régulière depuis cinq ans (+17%). «Que les grandes villes occupent le haut de la hiérarchie doit aider la L1 à faire progresser cette moyenne vers la barre des 25.000. C'est l'enjeu n°1 pour le football français par rapport à ses concurrents européens.»
Dans sa course au public, la France doit composer avec un handicap historique : sa démographie très particulière, l'absence de très grandes agglomérations en dehors de sa capitale. L'Allemagne compte ainsi sept aires métropolitaines de plus de 2 millions d'habitants, l'Angleterre et l'Italie trois, et l'Espagne deux, tandis que seule Paris franchit cette barre au niveau français. «Dans ce contexte, reprend Vincent Chaudel, l'arrêt Bosmann (libre circulation des joueurs en Europe) a désavantagé le football français. Ses moindres revenus ont limité son pouvoir d'achat sur le marché des transferts et déséquilibré la balance des talents. Les grands clubs français ont dû se contenter d'un "second marché" sur lequel ils étaient en concurrence avec des clubs moyens. Si les grands clubs reviennent durablement au sommet, ils pourront à nouveau offrir des perspectives européennes à de plus grands joueurs, ce qui aura aussi un effet sur les fréquentations.» Pour combler au moins une partie de son retard sur ses voisins (l'Allemagne a dépassé l'Angleterre avec 39.000 spectateurs par match), la France compte surtout sur la modernisation de son parc de stades. Lyon et Lille, troisième et quatrième agglomérations, mais aussi, selon Ineum, Nice et Valenciennes (5e et 15e), ont les plus forts potentiels de croissance.
Un deuxième grand club à Paris ?
Pour l'heure, les affluences de la L1 sont en léger recul par rapport à la saison dernière à la même époque, 170.000 spectateurs de moins pour une affluence globale après 29 journées d'un peu plus de 6 millions. Ce «delta négatif» s'explique essentiellement par le jeu des relégations/accessions. Les entrants (Nantes, Grenoble, Le Havre) n'ont pas totalement compensé les sortants (Lens, Strasbourg, Metz). La seule affluence du stade Bollaert (27.982) est la quatrième de France, L1 et L2 confondues**. «On peut même imaginer qu'une remontée de Lens provoquerait une nouvelle dynamique populaire», estime Vincent Chaudel. Mais la clé principale du développement économique du football français nous ramène à Paris. «La question du deuxième grand club parisien, et même d'un troisième, est cruciale», rappelle le rapport "finances et perspectives 2009" d'Ineum, exemples européens à l'appui.
«En-dessous d'une zone de chalandise d'un million de personnes et d'un stade de 50.000 places, le paysage montre qu'il est très difficile d'exister sur le long terme en Ligue des champions», souligne Vincent Chaudel. Ce qui laisse peu de choix en France dans les rares villes d'un million et plus : «Je ne vois pas d'ouverture pour un deuxième club à Marseille où l'OM aimante tout, ni à Lyon en raison de la proximité avec Saint-Etienne. Le Nord est aussi bien pourvu avec Lille, Lens et Valenciennes. La progression des affluences, donc des revenus du football, viendra de Paris... ou viendra moins vite et moins fort.» Autre piste pour faire grimper les affluences ? Relancer Toulon et Rouen, actuellement en CFA, seuls clubs des vingt plus grandes villes de France absents de L1 ou de L2. Si vous avez quelques économies... - Jean LE BAIL
-1.
On appelle ça une analyse de comptoir
On en apprend des choses, Thiriez n'en a même pas dit la moitié. Quel avant-gardisme !
L'analyse démographique est délirante
Lens est vachement une grande agglomération.
Comme si c'était le nombre d'habitants d'une ville qui déterminerait le budget d'un club. Qu'il m'explique l'absence de grand club européen à Berlin (le Hertha joue comme des jambons
). Porto n'est pas une mégalopole non plus, et pourtant ils se stabilisent sans forcer en C1.
Et là, on retombe dans des vieux travers, vouloir à tout prix deux clubs à Paris. L'expérience a pourtant montré que ça ne marche pas, le football à Paris n'est pas une religion, et le PSG draine ce qui reste. Même en L2, Créteil avait du mal à faire des affluences supérieures à 3 000. Vive les affluences de "l'indispensable" deuxième club parisien. Idem pour la deuxième agglo de France, et là par contre j'approuve l'auteur : Istres, Martigues et Arles font pitié en terme d'affluence.
Quant à la conclusion et les pistes STV et FCR, il achève de se décrédibiliser. Quand on voit comment le SCO est coulé par la LFP et Toulon par la FFF, et que la palette de Doudouce à Rouen a planté, Guingamp a encore sa place chez les pros et pour longtemps.
En clair, un article qui encourage la LFP à continuer ses manœuvres.